Les Fruits Du Monde

« Les Fruits du Monde », mémoires et voyages extraordinaires d’un castrat.

D’après « Frutti del Mondo, esperimentati da Filippo Balatri »

Présentation.

Le contre-ténor Dominique Corbiau redonne vie et voix au castrat Filippo Balatri dans un spectacle directement inspiré par les mémoires et les voyages de ce virtuose italien aujourd’hui tombé dans l’oubli. Un témoignage exceptionnel car il s’agit l’unique autobiographie d’un castrat qui nous soit parvenue!

On y découvre l’Europe aventureuse du 18ème siècle au travers du quotidien surprenant de ce personnage haut en couleurs, exalté, épicurien, volontiers cynique, et dissimulant derrière un humour piquant et désinvolte les blessures de son existence.

« Les Fruits du Monde » c’est un seul en scène aux allures de « cabaret baroque», mêlant musique, chant et théâtre dans un foisonnement de costumes, de paysages virtuels et de décors sonores. Mais c’est aussi un témoignage passionnant et émouvant sur le parcours artistique et intime de ces chanteurs « hors-normes », les castrats.

Le Recit.

Originaire de la région de Pise, Filippo Balatri débute au service de Cosimo III de Medici à Florence avant d’être tout bonnement offert en cadeau au Tsar Pierre le Grand qui souhaitait faire découvrir à sa cour la sophistication de la musique italienne. Il part donc pour Moscou, apprend le russe et s’intéresse à la vie culturelle locale avant d’être expédié à nouveau comme cadeau au Grand Khan des Kalmouks parmi d’autres merveilles occidentales.

De retour de ce périlleux voyage en territoires tatares il séjourne encore quelques temps à Moscou pour ensuite rejoindre Vienne où il parfait son art du chant auprès de l’admirable contralto Gaetano Orsini. Il y obtient un succès phénoménal puis parcourt l’Europe de l’Ouest de façon plus traditionnelle. Rappelé en Italie suite à la maladie et au décès de ses parents, il tombe en vain amoureux d’une religieuse et devant son infortune sentimentale et financière, décide alors d’aller tenter sa chance à Londres.

Sur le chemin de l’Angleterre il visite la France, frôle de peu la mort par noyade au large de Marseille, fait halte à Lyon (ville où l’on n’est guère habitué aux castrats et où son chant orné et sa mise déclenchent la risée du public) et découvre avec émerveillement Paris avant d’être reçu au château de Versailles !

Malgré tous ses efforts pour se faire une place sur les scènes londoniennes, Balatri doit malheureusement assez vite quitter la capitale britannique face au peu de succès remporté. Il se rend ensuite en Allemagne voyageant pendant plusieurs jours dans de sombres forêts infestées de brigands.

C’est finalement à Munich qu’il trouvera la reconnaissance et un emploi stable, engagé comme chanteur officiel de la cour de Bavière. Bien qu’il soit très heureux à Munich et que les conditions de travail y soient excellentes, la santé de Balatri s’altère soudain de manière inexplicable. On l’envoie à Venise pour se soigner.

Très vite remis sur pied il participe activement à la vie mondaine et musicale de la cité des Doges. Mais Venise que Balatri adore est aussi une ville pleine de dangers…

Il repart pour Munich où il termine sa carrière puis se retire au monastère de Fürstenfeld pour y passer les dernières années de sa vie et y écrire ses fameuses mémoires, « Les Fruits du Monde ».

Jamais Filippo Balatri n’accèdera à une réelle célébrité comme ce fût le cas pour un Farinelli ou un Caffarelli et c’est probablement pour cela qu’il gardera toujours un côté simple et humain, ainsi qu’une certaine autodérision qui le rendent tellement attachant. Il n’empêche que ses nombreux voyages et son destin étonnant l’amèneront à rencontrer les personnalités les plus illustres de son temps : Pierre le Grand, Louis XIV, L’empereur Charles VI, Haendel, la grande cantatrice Faustina Bordoni et bien d’autres encore.

Distribution

Conception, écriture et interprétation : Dominique Corbiau, contre-ténor

Mise en scène : Dominique Corbiau/Rémi Beelprez

Scénographie : Anthony Huerta

Création vidéo : Anthony Huerta/Yann Bonnin/Vincent Paesmans

Création sonore : Bastien Gilson

Création lumière : Nixon Fernandes

Effets scéniques : Pierre D’haenens

Création chorégraphique : Emmanuel Soulhat-Goudon

Création costumes : L’Atelier Éphémère Martial de Selva

Création maquillages : Nunzia Incoronato

Régie son : Jean-François Lejeune

Régie lumière : Gilles Brulard

Régie vidéo : François Preisser

*Avec la participation musicale d’Elise Gäbele (soprano) et de l’ensemble « La Camerata Sferica ».

*Liste des airs interprétés durant le spectacle:

« Transit aetas », Juditha Triumphans, A. Vivaldi

« O voi costanti », Venere, Amore e Ragione, A. Scarlatti

« Assistimi, O destino! », Massimo Puppieno, A. Scarlatti

« Le Trombe suonino », Massimo Puppieno, A. Scarlatti

« Temprando gli accenti », Mergelina e Zefiro, A. Scarlatti

« L’adorar ciglio », Eurilla pastorella,G.B. Bassani

« Alleluia », Clarae stellae scintillate, A. Vivaldi

 » Si, vi revedro », Misero pastorello, G. Bononcini

« Lascia mi un sol momento », G. Bononcini

« Vaghi rivi », Gli equivoci nel sembiante, A. Scarlatti

« Lagrimosa beltà », G.F. Sances

« Requiem », Dominique Corbiau d’après G.F.Haendel

« Freme l’onda », Il Naufragio, A. Ariosti

« Dolce nume », Silla, G.F.Haendel

« Usignol che nel nido », Venere ed Adone, F. Gasparini

« Cum dederit », Nisi dominus, A. Vivaldi

« Al bel dardo », Sempre piango, G.Bononcini

« In Paradisum », Dominique Corbiau.

 *Traduction du texte italien original par Riccardo Piovesana.

*Réalisation du casque à plumes par le maison « Gillis ».

*Réalisation des bottes baroques par les ateliers de cordonnerie « Claude Biefnot ».